H.Ben Hammouda: la roue de l’économie doit tourner
Hakim Ben Hammouda ancien ministre des Finances au gouvernement Jomaa était l’invité de Midi Show de ce lundi 22 août 2016. Ben Hammouda a fait une lecture de la situation financière du pays et a énuméré les défis que le nouveau gouvernement est appelé à relever sur le plan économique.
Ben Hammouda a dit qu’il comprend les réserves de certains concernant la composition du gouvernement Chahed tant ceci est lié à l’aspect financier et économique. Il a en outre précisé que le gouvernement est redevable de relever quatre défis. Se débarrasser de la pression exercée au niveau de la finance publique, faire en sorte que le développement décolle, attirer les investissements et faire des réformes économiques.
Il faut alléger la pression sur la finance publique
Il a expliqué que depuis 2012, les indices montrent une forte pression au niveau de la finance publique parce que les frais de l’Etat ne sont pas au diapason avec les rentrées d’argent et du développement. « L’Etat est redevable de payer les dettes, de payer les salaires et d’investir. Sauf qu’en contrepartie, il n’y a pas de rentrée d’argent capables de couvrir tous ces frais ! La situation est donc difficile. Il s’agit du premier défi que le gouvernement devra relever.
Miser sur le développement
Le second défi concerne le développement. Pour qu’il y ait un équilibre avec les frais de l’Etat, nous avons besoin d’un taux de développement d’au minimum 5%. Et ceci est lié au troisième défi qui est celui d’attirer les investissements et les investisseurs. Or ces derniers ne sont pas très prospères à l’idée de s’investir parce que la visibilité globale est peu rassurante. Il faudrait donc miser sur une visibilité politique et sécuritaire pour encourager les investissements.
Il faut des réformes économiques
Et par la suite, il va falloir penser à de véritables réformes économiques, notamment le fait d’accélérer l’adoption du code de l’investissement qui n’avance pas depuis un moment ».
Quant à la possibilité de mettre tout ceci à exécution, Ben Hammouda dit que la stabilité de la cherté de la vie, le fait de maitriser le taux d’inflation et le fait de garantir que les salaires soient payés à temps demeurent des sujets brûlants qui nécessitent la mise en place d’une politique générale qui va dans ce sens. Tout va dépendre de la politique qu’on va adopter.
Il faut toute une politique
"Hélas, jusqu’ici on est beaucoup plus centrés sur les personnes que sur le programme économique. Il faut dire que l’an 2016 n’est toujours pas achevé et on a déjà connu un pic de la crise durant le mois de juillet.
La situation est délicate parce qu’il y aura des problèmes plus importantes l’an prochain. Le gouvernement est donc appelé à planifier dès maintenant et à discuter avec les Etats étrangers. Les défis ne sont pas faciles à relever et il faut un grand travail, parce qu’on s’apprête à affronter un chantier de finance publique.
Le gouvernement est d’abord et avant tout redevable de faire tourner la roue de l’économie et sortir de la sphère de flou qui règne depuis deux ans. N’oublions pas qu’en 2017, on va devoir affronter d’énormes frais. Il s’agit d’une année décisive et il faut s’y préparer pour réinstaurer l’espoir".